« La pleine conscience est en train de conquérir le monde », écrivait le premier numéro du très en vogue magazine Flow en 2015. Deux ans plus tard, le terme est tellement banalisé – et dévoyé – qu’on le retrouve partout: alimentation, sport, sexe, grossesse… Google l’enseigne à ses employés, l’ex numéro un mondial de tennis Novak Djokovic ou le chef étoilé Thierry Marx en ont fait leur révolution. Sauf que sorti des initiés, peu de personnes comprennent la signification et le but de la pleine conscience.
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Faire quelque chose en pleine conscience, c’est avant tout porter une attention particulière sur nos actions et les émotions ressenties dans l’instant présent, sans porter de jugement de valeur. En résumé, il s’agit d’être attentif, concentré, observateur, de s’écouter. Dans notre société du zapping de la surconsommation et de la rapidité, le concept fait forcément mouche.
La pleine conscience n’est pas nouvelle. On la retrouve dans la méditation bouddhiste mais davantage dans sa dimension spirituelle que religieuse. Dans les années 70, c’est Jon Kabat-Zinn, un médecin américain, qui a popularisé la notion. Il crée pour la première fois des programmes de « mindfullness » pour aider des malades à gérer le stress et la douleur liés à leur pathologie.
« Les Français se disent rationnels. Pour eux, la séparation du corps et de l’esprit est aussi évidente que celle de l’Eglise et de l’Etat. Il faudrait qu’ils reviennent enfin sur ce dogme qui conditionne énormément la psychologie et, je crois, la médecine dans ce pays »
Jon Kabat-Zinn dans une interview accordée à L’Express
Quarante ans plus tard, le scientifique est dans les petits papiers du gouvernement britannique. La sécurité sociale anglaise rembourse désormais les séances de méditation de pleine conscience aux personnes dépressives.
La pleine conscience se pratique principalement lors de séances de méditation. Comme le sport, c’est la répétition et la régularité qui la rendent efficace. Avis aux plus réfractaires, elle peut ne durer que quelques minutes et remplacer une sieste si vous ne parvenez pas à trouver le sommeil rapidement.
« En cas de situation douloureuse, [la pleine conscience] encourage à se poser cinq minutes pour observer l’impact de cette situation, dans le corps et sur la pensée, de prendre le temps d’observer tout cela pour répondre efficacement à la situation plutôt qu’y réagir. Ça permet aussi de nous rendre plus présent à ce qui est beau et bon dans nos vies »
Christophe André, psychiatre.
Christophe André, psychiatre spécialiste de la pleine conscience a vu son podcast Trois minutes à méditer diffusé sur France Culture cet été, être téléchargé plus d’un million de fois. Sa technique de base consiste à s’asseoir trois minutes pieds à plat chaque matin pour écouter sa respiration. Un dérivé est détaillé sur de nombreux sites:
« Choisissez un moment où vous disposez de 10 minutes et trouvez un endroit calme pour vous asseoir confortablement. Portez votre attention sur votre respiration alors que vous inspirez.
Remarquez la sensation au bout du nez alors que l’air entre dans votre corps. Continuez à respirer normalement. Remarquez la dilatation de vos poumons alors qu’ils se remplissent d’air et leur contraction avec l’expiration. Continuez de cette manière à observer le mouvement de votre respiration pendant 10 minutes.
Les premières fois que vous pratiquerez, vous trouverez sans doute que vous passez beaucoup de temps perdu dans vos pensées plutôt que concentré sur votre respiration. Il s’agit simplement de remarquer ces distractions intérieures et de se reconcentrer. Vous pouvez ainsi perdre le focus et ramener votre attention de nombreuses fois en quelques minutes. Avec la pratique, vous trouverez probablement que vous maintenez votre concentration plus longtemps et êtes moins distrait par les pensées qui surgissent. »
Mais la technique appliquée de manière plus globale – en mangeant, en marchant ou peu importe – peut constituer une vraie dynamique qui accompagne certaines personnes dans leur quotidien. Pas tous génie du tennis ou de la cuisine, mais juste les yeux un peu plus grands ouverts.
La méditation et la pleine conscience vous intéresse? Demandez conseil à un naturopathe.
Christine, journaliste pour Le Lab.
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