Les grandes surfaces font leur beurre sur le bio

• 12 Sep 2017

Une enquête d’UFC Que-Choisir dévoilée fin août dénonce les marges générées par la grande distribution sur les produits labellisés biologiques. « Les promesses des grandes enseignes (offre large et prix bas) ne sont pas tenues, estime le magazine. Notre analyse économique et de terrain portant sur les fruits et légumes, révèle non seulement l’indigence de l’offre, mais également l’existence d’une politique de marges très élevées sur les produits bio. »

« Notre positionnement est de permettre au plus grand nombre
de consommer du bio. C’est dans l’ADN de Carrefour. » 
Richard Vavasseur, directeur des marques premium chez Carrefour dans LSA 

Selon l’association, un panier de fruits et légumes bio coûte en grande surface, 79% plus cher que son pendant traditionnel. Presque la moitié de ce surcoût est dûe aux marges engrangées par les enseignes. L’autre moitié va aux producteurs bio, dont les frais sont plus élevés.

Le prix reste le premier frein d’achat de bio

Les entreprises de grande distribution ont réagi à ces constats via la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). Elles affirment que « le taux de marge brute sur les fruits et légumes bio est en moyenne équivalent à celui pratiqué sur les fruits et légumes conventionnels. » Le prix d’achat plus élevé que celui des produits non bio expliquerait pour ces enseignes l’importante différence de prix de vente.

Une défense peu convaincante pour l’UFC-Que-Choisir qui surenchérit. L’association met en avant l’intérêt de santé publique comme environnemental de commercialiser du bio à des prix raisonnables. Selon le Baromètre 2012 de consommation et de perception des produits biologiques en France, 77% des ménages renoncent à acheter du bio en raison du prix. L’UFC « demande à l’Observatoire de la formation des prix et des marges d’étudier la construction des prix dans les magasins de la grande distribution pour les principaux produits d’agriculture biologique, et de faire toute la transparence sur les marges nettes réalisées par produit pour chaque enseigne. »

 

Christine, journaliste pour Le Lab.